Vous n’êtes PAS mauvais en français

par

Si, si, je vous assure !

Vous pensez que vous êtes mauvais en français ? Vous pensez que vous n’êtes pas doués en langue ? Et si tout cela n’était qu’une croyance ?

Dans ce podcast, découvrez quelle peut être l’origine de cette croyance. Tout le monde peut parler français. Comme dans les contes de fées, il suffit d’y croire.

Transcription intégrale du podcast

[00:00] Bonjour à tous.

Aujourd’hui, je voudrais voir avec vous pourquoi, contrairement à ce que certains d’entre vous peuvent penser. Donc peut être que vous faites partie de ces personnes. Peut-être que vous pensez que vous êtes mauvais en langues, que vous êtes mauvais en français et que du coup, heu… bah vous apprenez plus lentement, plus lentement que les autres.

[00:17] Et c’est comme ça et c’est une malédiction. C’est parce que vous êtes mauvais. Alors je vais vous expliquer que, en fait, vous n’êtes pas mauvais en langues, vous n’êtes pas mauvais en français. C’est une croyance et c’est vraiment une croyance dont vous devez vous défaire, donc dont vous devez vous séparer.

[00:32] Et donc, je vais vous expliquer quelles peuvent être les origines de ces croyances pour que vous compreniez pourquoi c’est une croyance. Et après, je vais vous donner deux petites astuces pour vous, heu… débarrasser de ces croyances. Alors, qu’est-ce qui a pu… Qu’est-ce qui a pu vous faire croire que vous étiez mauvais en langues ?

[00:49] Alors, un des premiers facteurs, c’est si vous avez été à l’école comme moi, avec les mêmes méthodes d’éducation. Alors, je sais que ça dépend des pays et que heureusement, c’est tant mieux, c’est en train de changer, mais si vous avez eu les mêmes méthodes d’apprentissage que moi, heu… c’était sans doute une catastrophe.

[01:04] Parce que déjà vous étiez dans une classe nombreuse, donc vous étiez peut-être 20/25 élèves, donc déjà à 20 ou 25 élèves, on a peu d’occasions de s’exprimer sur 1 h de cours. Or, pour progresser en langue, il faut vraiment pratiquer son oral et parler le plus possible. Parce qu’une langue, c’est un outil de communication et ce n’est pas un outil de dissertation ou pour envoyer seulement des SMS ou, heu… des messages sur Facebook.

[01:29] Donc ça, c’est un des premiers points. Et donc en cours, les rares fois, vous avez eu l’occasion de vous exprimer, souvent, c’était sur un temps très court et en plus, surtout si vous étiez débutant. Donc vous aviez besoin de concentration pour parler. Ensuite, vous étiez peut être stressé de parler devant, heu, les autres parce que déjà c’est stressant au début de parler une langue étrangère qu’on ne maîtrise pas.

[01:50] Mais en plus, devant ses camarades, on peut être encore plus intimidé. Et quand vous avez enfin osé parler, vous avez dit une phrase, donc vous avez dit par exemple « Je cherche mon clé » au lieu de dire « je cherche ma clé » et votre professeur qui n’est pas du tout malintentionné, hein, il, heu… voilà, il vous a corrigé, Il vous a dit « Non, on dit on* (je voulais dire « je ») cherche ma clé. » Et donc là. Le problème de ça, c’est que, heu… tout ce qui est « mon », « ma », masculin et féminin,

[02:15] ce genre de choses, c’est vraiment des détails de la langue et à mon sens, c’est vraiment quelque chose qui s’acquiert une fois passé le niveau intermédiaire. C’est heu, ce n’est pas le plus important pour se faire comprendre. Donc si vous dites « le » ou « la clé », les Français vous comprendront, ça n’altère pas le sens des phrases. Donc, heu… ce qui fait que… votre professeur, au lieu de vous laisser vous exprimer parce que, heu… pour vous exprimer.

[02:42] Heu, je veux dire pour apprendre une langue, le seul moyen de progresser, c’est de faire des erreurs. D’ailleurs, je ferai sûrement une vidéo que sur ce sujet. Les erreurs font partie du processus intégral de l’acquisition d’une langue. Donc vous ne pouvez pas apprendre une langue sans faire des erreurs. C’est impossible. C’est comme si vous faisiez du vélo, (que) vous appreniez à faire du vélo et que vous vouliez réussir du premier coup.

[03:04] Bah, en vélo, vous allez être obligé de tomber quelques fois, le temps de trouver l’équilibre. Heu… oui, le temps de trouver l’équilibre. Donc voilà, c’est ça. Donc comme votre professeur vous a corrigé systématiquement, vous avez écrit que vous avez donné une réponse fausse, comme si votre interlocuteur français n’aurait pas pu vous comprendre si vous aviez dit « mon » ou « ma clé » alors que ça ne change rien.

[03:25] Donc, à cause de ça, vous avez cru que vous étiez mauvais. Donc après, quand vous avez repris la parole, vous êtes encore plus concentré que d’habitude. Et donc, comme vous étiez stressée à l’idée de parler, vous avez fait encore plus d’erreurs. Donc votre professeur vous a encore plus repris. Donc vous êtes cru encore plus mauvais.

[03:40] Et donc après, c’est une boucle sans fin. Et même si vous avez peut-être pas de chance, peut-être qu’à un moment donné vous connaiss(i)ez la phrase, mais que vous aviez besoin d’un petit instant pour réfléchir avant de parler. Parce que ça peut être que vous êtes encore en train de raisonner en traduisant dans votre tête. Donc ça, ça se travaille. Mais peut-être que voilà, au début, vous passez par ce cap-là.

[03:58] Et donc, du coup, comme vous avez hésité trop longtemps avant de parler, votre professeur ou votre interlocuteur a cru que vous ne comprenez pas ce qu’il avait dit. Et donc, si vous avez pas de chance, soit il vous a parlé en anglais, soit il a demandé un autre élève la réponse. Et, heu… voilà, c’est une boucle sans fin qui vous enfonce dans la croyance que vous êtes mauvais. Donc ça, c’est une des premières causes.

[04:19] Et surtout après, si vous avez eu des mauvaises notes, alors là c’est foutu. Voilà, vous avez eu 5/ 20. Voilà, vous vous dites « je suis mauvais, c’est sûr » et vous ne sortirez pas de cette croyance facilement. Une des deuxièmes cause qui peut vous faire croire ça, c’est si vous utilisez des méthodes, heu… justement qui renforcent cette croyance comme par exemple selon moi, il est le pire exercice de tous les temps.

[04:41] Heu… je, je, je déteste cet exercice, c’est l’exercice des textes à trous. Si vous en avez fait plein en classe, le problème de cet exercice, c’est que par exemple, vous aviez un texte à texte avec plein de trous, ce qui… dont je doute de l’utilité, où vous deviez par exemple marquer « le » ou « la » à chaque fois devant un nom. Donc vous mettiez « le » « la » « le » « le » « le », bref. Et après vous avez corrigé cet exercice en cours.

[05:09] Donc évidemment, parce que c’est le but des textes à trous, c’est de pointer toutes les erreurs, tout ce qui ne va pas. Donc quand vous avez fait la correction, vous aviez vu que vous avez fait des erreurs. Alors que ce sont des détails qui s’acquièrent, je le répète, à un niveau intermédiaire, voire avancé, parce que c’est les points, contrairement aux idées reçues, qui sont les plus dures à acquérir en français. Donc ça se travaille après et pas au début, heu… enfin, selon moi.

[05:34] Et donc à cause de ça, vous vous êtes dit que vous étiez mauvais et surtout vous avez, heu, vous avez… vous vous êtes conditionné dans la croyance qui est que si vous n’utilisez pas le bon article pour parler, vous n’allez pas être compréhensible. Donc après, quand vous devez parler, vous êtes complètement inhibé parce que vous êtes habitué à vous faire couper la parole, vous êtes habitué à avoir des mauvaises notes et vous êtes habitué à vous focaliser sur des détails et à trop réfléchir.

[06:00] Donc vous vous réfléchissez trop ou vous pensez que vous êtes mauvais. Et on retourne dans la spirale infernale. Parce que finalement, en fait, quand on parle dans une langue, tout le secret en fait, et c’est dur les premières fois, c’est normal, c’est vraiment de lâcher prise. Donc c’est vraiment l’inverse de ce qu’on… Oui, de ce qu’on vous demande en société, normalement, ou vous êtes censé réfléchir.

[06:22] Eh b(i)en, quand vous parlez une langue, c’est l’inverse. Vous devez oublier, heu… la réflexion et vous débrouiller avec les mots que vous connaissez. Et vous pouvez prendre l’exemple des enfants. Un petit enfant qui apprend tout juste à parler. Il va faire exactement la même chose, il va dire « boire » ou « de l’eau » au lieu de dire « est ce que je voudrais… je pourrais avoir de l’eau s’il te plaît » ou des choses comme ça.

[06:44] Et pourtant, il va se faire comprendre parce qu’il doit, pour s’exprimer, pratiquer. Comme en vélo, vous êtes obligé de tomber avant de pratiquer. Donc voilà, ça, c’est la deuxième cause qui a pu vous faire croire que vous étiez mauvais. Ensuite, il y a un autre point qui est tout simplement qu’il ne faut pas confondre être débutant, être débutant avancé ou être de niveau intermédiaire, quel que soit votre niveau, et être mauvais.

[07:07] Donc je ne sais pas si, par exemple, vous avez fait du karaté. Si dans le dojo, il y avait avec vous des ceintures jaunes, vous n’étiez pas en train de vous dire « Ah celui-là, il est nul en karaté. Il est seulement ceinture jaune, tandis que moi, je suis ceinture marron. » Vous n’êtes pas en train de penser comme ça. Vous vous dites « cette personne est ceinture jaune » voilà, ça ne veut pas dire qu’elle est mauvaise en karaté.

[07:26] Et c’est pareil avec les langues, vous avez un certain niveau et si vous avez un niveau débutant… être débutant, ce n’est pas être mauvais en langues. Être débutant, c’est être débutant. C’est pas pareil, donc ça, c’est aussi important. Et donc le quatrième point qui a pu… je crois, j’espère que je suis à quatre. Qu… qui a pu vous faire croire ça, c’est peut être que inconsciemment, sans vous en rendre compte, heu, comme… si jamais le français est la première langue que vous apprenez par vous-même, c’est à dire en dehors de l’école.

[07:54] Peut-être que vous avez sous estimé le temps d’apprentissage nécessaire à une langue. Parce que, heu… une langue, ça s’apprend toute la vie. Moi, je suis encore en train d’apprendre à parler français. Il y a encore des mots que je ne connais pas. Et vous aussi, vous allez apprendre toute votre vie le français.

[08:11] Vous allez bien sûr un jour parler couramment ou avoir un niveau courant, mais vous allez toujours apprendre et c’est comme ça que ça marche, une langue. D’ailleurs, les langues évoluent à travers le temps. C’est parce que les gens apprennent tout le temps à parler toute leur vie. Donc, heu… le problème de ça, c’est que contrairement à d’autres matières par exemple, là, je vais reprendre l’exemple du vélo.

[08:28] Mais quand on apprend à faire du vélo, une fois qu’on ne sait… qu’on sait comment rouler sans tomber. Bah ça y est, vous savez faire du vélo toute votre vie. Et, heu… et bah avec les langues c’est pas pareil. Les langues, ça prend du temps… et c’est un apprentissage… voilà, c’est un marathon, pas un sprint comme vous avez pu le lire ou l’entendre souvent. Donc ça, c’est un détail important.

[08:50] Ce n’est pas parce que c’est long que c’est difficile. Et ce n’est pas parce que ça prend du temps que vous êtes mauvais. C’est juste que comme ça prend du temps, c’est plus difficile de constater votre progrès. Et justement, par rapport à ça, un autre point, c’est que contrairement à d’autres… d’autres matières ou on peut clairement constater le progrès.

[09:10] Donc, le… de mon expérience personnelle, j’ai l’impression que quand on progresse en langue, ce n’est pas une courbe ascendante exponentielle comme ça. C’est plus, heu… ça fonctionne plus par paliers. C’est-à-dire : au début, vous allez avoir beaucoup de mal parce que c’est la première langue que vous apprenez.

[09:22] Donc vous allez progresser un tout petit peu d’un seul coup, vous allez comprendre quelque chose et tac vous allez progresser et là vous allez stagner, vous allez progresser et là vous allez bloquer. Si vous arrêtez de pratiquer, peut être que vous avez un peu oublié et vous allez réapprendre très vite et ainsi de suite.

[09:35] Donc en fait apprendre, heu… la courbe d’apprentissage des langues, c’est plus en escalier. Donc c’est beaucoup plus difficile de se rendre compte de ses progrès. Et c’est aussi pour ça qu’on peut croire qu’on est mauvais en langue. Alors par rapport à ça, je vais vous donner donc deux petites astuces pour vous débloquer mentalement de cette croyance. Peut-être que le, le français sommeille en vous, que vous avez un excellent niveau.

[09:58] Vous savez ce qu’on dit, c’est ceux qui parlent le moins, qui en savent le plus. Bah, peut-être que vous faites partie de ces personnes que vous cherchez trop à la perfection ou que vous avez été trop conditionnés à dire des phrases parfaites en classe. Je vous conseille de prendre des cours de conversation ou alors de, d’aller sur l’application « Tandem » pour trouver un tandem comme ça, vous pouvez pratiquer gratuitement.

[10:19] Vous pouvez, en cherchant sur Internet, trouver des groupes Discords pour pratiquer des groupes WhatsApp pour pratiquer. Allez sur Facebook regarder s’il y a une association chez vous, mais entraînez-vous dès que possible à parler. Voilà comme ça, au bout de quatre ou cinq exercices, quand vous serez dans un, donc, dans une situation où vous n’avez pas le choix de parler.

[10:39] Et normalement, si votre professeur est sympa, il n’est pas censé se moquer de vous si vous vous trompez en français, sinon c’est un très mauvais prof. Heu… donc ça, ça va vous aider à vous débloquer mentalement. Et, heu… la deuxième chose que je vous conseille, c’est à la fin de cette vidéo.

[10:52] Prenez cinq minutes pour vous poser et vraiment prendre conscience, dites-vous. « OK, j’apprends le français depuis un an. Qu’est-ce que j’ai… Qu’est-ce que je sais faire maintenant ? » Au lieu de vous concentrer sur ce que vous ne savez pas encore dire, prenez conscience de votre progrès. Donc, heu… vous pouvez… concentrez-vous pour vous dire « OK, qu’est-ce que je comprends et qu’est-ce que j’arrive à dire ? »

[11:17] Parce que la compréhension et l’expression sont deux domaines complètement, heu… séparés, complètement distincts, contrairement aux idées reçues. Et donc, prendre conscience de vos progrès, c’est très important parce que vous allez voir que oui, finalement vous avez beaucoup appris. Voilà, contraire(ment)… et vous êtes pas mauvais.

[11:33] Et, heu… alors, un autre point pour mieux prendre conscience de ça que vous pouvez faire, c’est : prenez un texte que vous avez du mal à comprendre. Continuez d’apprendre le français tous les jours pendant 30 jours et retournez sur ce texte au bout de 30 jours. Et là, normalement, vous allez beaucoup mieux comprendre ce texte et ça vous permettra de… de voir que oui, effectivement, vous avez progressé.

[11:52] Heu… donc c’est tout pour cette vidéo. Comme d’habitude, vous aurez la transcription intégrale de cette vidéo sur mon site anyfrench.com sur lequel vous allez trouver plein de ressources pour vous entraîner à la lecture, à la compréhension orale. Vous pouvez aussi pratiquer le « shadowing » avec ces articles, donc je ferai une vidéo sur cette méthode plus tard.

[12:16] Voilà, je vous invite à vous connecter… à aller sur mon site, j’espère qu’il vous plaira. Et si cette vidéo vous a plu, je vous invite à vous abonner à liker la vidéo, à la partager, à cliquer sur la cloche pour ne rien manquer. Ça m’aidera beaucoup. Et puis je vous dis à très bientôt pour une prochaine vidéo. Salut !

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